25. septembre 2025

Le bien-être animalier et notre eau potable sont-ils également en péril?

En arpentant la halle 14 lors des SwissSkills 2025 à Berne, les visiteurs ont pu constater, en ce qui concerne les poules, des différences notoires entre la protection des animaux dans l’UE et en Suisse. Dans notre pays, à titre d’exemple, une exploitation peut détenir au maximum 18 000 poules pondeuses – contre 4000 seulement pour une exploitation bio. Dans l’UE, en revanche, les poulaillers comptant jusqu’à 100 000 animaux sont autorisés – y compris l’élevage en cage, interdit en Suisse. 

Avec les nouveaux accords-cadres, ces différences pourraient disparaître. En effet, le chapitre «sécurité alimentaire» fait partie intégrante du traité. Les normes qui garantissent aujourd’hui le bien-être des animaux pourraient ainsi être relativisées.

Les défenseurs de l’environnement tirent la sonnette d’alarme

Par ailleurs, les écologistes craignent également une sensible rétrogradation en matière de protection des eaux, comme le relate le quotidien «NZZ». En effet, la Suisse serait tenue de reprendre la procédure d’autorisation de l’UE pour les produits phytosanitaires. Hans Maurer, chimiste et avocat, engagé dans l’organisation de protection des eaux 4aqua, met en garde: «La protection des eaux risque de faire l’objet d’une dégradation massive.» 

Avec le nouvel accord, la Suisse serait affectée à la «zone centrale» de l’UE. Cette zone s’étend de l’Irlande à la Roumanie et à la Bulgarie. Si la Roumanie approuve un produit, celui-ci finira par atterrir dans les champs suisses. La Suisse n’aurait que 120 jours pour examiner l’autorisation. Selon Hans Maurer, la pratique des tribunaux est stricte: les règles nationales spéciales sont rapidement considérées comme discriminatoires dans le marché intérieur de l’UE. «Il ne peut pratiquement plus y avoir d’examen sanitaire et environnemental autonome», critique le spécialiste.

Les fonctionnaires se réjouissent de la coopération avec Bruxelles

Dans les bureaux des fonctionnaires, la situation est perçue plus sereinement. Michael Beer, le directeur adjoint de l’Office fédéral de la sécurité alimentaire et des affaires vétérinaires (OSAV), confirme que la Suisse devrait reprendre intégralement le règlement européen sur les produits phytosanitaires. Il semble toutefois se réjouir que Bruxelles puisse venir décharger son office. À cet effet, l’UE emploie bien déjà «2000 experts qui ont examiné une nouvelle substance», comme il le dicte à la «NZZ».

On pourrait aussi en déduire ceci: si nous transférons déjà en grande partie à l’UE notre responsabilité à l’égard de l’environnement suisse, nous pourrions tout aussi bien nous passer de quelques fonctionnaires à Berne.