10. juin 2023

Le secteur pharmaceutique se dégonfle-t-il?

Le Conseil fédéral souhaite se pencher, en juin encore, sur les grandes lignes des négociations avec Bruxelles. Cependant, même ses plus fidèles alliés prennent leurs distances. Pendant des années, l’association sectorielle Interpharma a fait pression sur le Conseil fédéral afin qu’il renouvelle les accords bilatéraux. À présent que le comité répond à ses appels, la branche pharmaceutique – jusqu’ici favorable à l’UE – semble soudainement se dégonfler. Pourquoi? C’est évident: l’accord sur la santé est également censé faire partie de la solution globale du Conseil fédéral. Et cette démarche pourrait compromettre à long terme les règles du jeu du secteur pharmaceutique. Le Conseil fédéral ouvre de nouveaux chantiers, selon les propos de René Buholzer, CEO d’Interpharma, dans l’«AargauerZeitung»: «Un accord sur le marché intérieur est généralement soumis à l’évolution dynamique du droit de l’UE. Le tout accompagné de problèmes de délimitation quant à l’étendue de l’application. Nous n’avons donc pas moyen de prédire où nous mènera l’aventure.» Même si la Suisse n’inclut aujourd’hui que certains domaines spécifiques dans cet accord, cela permettra, à long terme, d’ouvrir la porte à l’UE pour d’autres étapes. Jusqu’à présent, le secteur suisse de la santé est clairement séparé de l’UE. «Je ne vois personne – ni dans l’économie, ni dans les cantons avec leurs hôpitaux, ni parmi la population – qui souhaite fondamentalement modifier la donne», affirme René Buholzer. autonomiesuisse juge que la devise «nous ne savons certes pas ce que nous voulons, mais nous négocions d’autant plus vite» ne constitue pas une stratégie viable pour façonner l’avenir de la Suisse. L’«Aargauer Zeitung» se demande, à juste titre: «L’approche globale se révélera-t-elle finalement être un colis piégé?»