11. juin 2025

Marché intérieur européen? Un mirage!

Pour les politiciens et les représentants d’associations, le néologisme «marché intérieur de l’UE» constitue une sorte de Saint Graal. Ainsi, en toute bonne foi, le Conseil fédéral y laisserait probablement sa dernière chemise pour assurer à la Suisse l’accès au marché intérieur européen.

Et voilà que nous réalisons ce que bon nombre d’entrepreneuses et d’entrepreneurs chevronnés savent depuis belle lurette: le marché intérieur de l’UE est une chimère qui n’existe que dans la tête des fonctionnaires. Dans les faits, il est souvent plus facile d’exporter des marchandises vers les États-Unis que de les acheminer d’un pays de l’UE à l’autre – comme l’écrit Markus Somm dans sa newsletter «Somms Memo».

Droits de douane de 110% au sein de l’UE

Il se réfère à une nouvelle étude du Fonds monétaire international (FMI). Selon cette enquête, les pays de l’UE érigent, entre eux, des entraves au commerce correspondant à des tarifs douaniers de 45% pour les marchandises, voire de 110% pour les services. C’est bien plus que tout ce que Donald Trump souhaitait imposer à la Chine lors du «Liberation day».

Le marché intérieur n’a jamais été achevé – avance le professeur d’économie espagnol Luis Garicano, qui enseigne à la London School of Economics and Political Science (LSE). Bon nombre de dispositions nationales sont restées en place – tandis que de nombreux États nationaux ne respectent pas les règles communes.

La Suisse – seule élève modèle

Pour quelle raison la Suisse devrait-elle alors verser à l’avenir quelque 350 millions d’euros par an et renoncer à son indépendance? Pour du vent, un mirage. Markus Somm le formule comme suit: «Personne dans l’UE ne s’y tient – au final, il n’y a que nous, les Suisses, qui les prenons au sérieux (les règles du marché intérieur européen), bien que nous ne soyons même pas membre de l’UE.»