Recherche: aucun chercheur ne quitte la Suisse en raison de la fin d’Horizon
Il y a un an, les médias suisses et la «NZZ» titraient, sur une note alarmiste: «La Suisse se laisse distancer» et «La place scientifique suisse s’étiole à vue d’œil». L’exclusion de la Suisse du programme de recherche Horizon Europe devait prétendument entraîner un véritable «grounding» scientifique. Daniel Wahl, expert en formation du périodique «Nebelspalter», s’y est intéressé de plus près. En réalité, la Suisse n’est exclue d’Horizon Europe «que dans une infime proportion». En termes de budget, nos chercheurs peuvent participer aux appels d’offres à raison de 66%. Par ailleurs, le Secrétariat d’État à la formation, à la recherche et à l’innovation a également la possibilité de financer directement les programmes de recherche que l’UE ne souhaite plus cofinancer – au lieu d’acheminer d’emblée les subventions à Bruxelles.
Mais qu’en est-il des bourses d’excellence du Conseil européen de la recherche, auxquelles les chercheurs suisses demeurent éligibles? Les médias craignaient ainsi pour 28 chercheurs censés en profiter. D’autant plus que l’UE aspirait explicitement à débaucher ces espoirs. Le «Nebelspalter» s’est penché sur l’ensemble de ces personnalités:
– 24 chercheurs travaillent toujours en Suisse.
– 2 chercheurs travaillent dans de prestigieuses universités américaines qui ne sont pas associées à Horizon Europe.
– 2 chercheurs ont effectivement émigré vers l’UE – leur départ n’étant toutefois pas motivé par Horizon Europe. Taro Kitazawa a quitté Genève pour le Danemark, étant donné que l’université en question dispose de plus de fonds pour sa spécialité. Martina Mengoni, chercheuse sur Primo Levi, est retournée dans sa patrie, l’Italie, et travaille dans un institut qui se consacre exclusivement à Primo Levi: le Centro Internazionale di Studi Primo Levi, à Turin.