24. septembre 2024

Suisse-UE: le PLR zurichois réveillera-t-il le parti de son sommeil profond?

Depuis que Filippo Leutenegger a repris la présidence cantonale du PLR, il n’a cessé de marteler les valeurs libérales qui façonnaient jadis le parti. Ainsi, le PLR zurichois ose même s’attaquer à une «vache sacrée» – la libre circulation des personnes avec l’UE. Il exige un concept de protection efficace visant à «contrôler et à réduire l’immigration en provenance de l’UE». En effet, rien qu’en 2023, près de 100 000 personnes ont officiellement afflué en Suisse. À cette cadence, l’infrastructure n’est plus en mesure de suivre, prévient le PLR zurichois. Des propos à tel point inhabituels que le rédacteur en chef du mensuel «Nebelspalter», Markus Somm, évoque un «tournant historique» dans sa chronique «Somms Memo».

La grande question: comment le PLR national réagit-t-il? Certains parlementaires, comme Marcel Dobler, Peter Schilliger et Christian Wasserfallen, sont favorables à ce changement de cap. Le conseiller national zurichois PLR Hans-Peter Portmann résume la situation: «Au final, pour ce qui est de la libre circulation des personnes, il doit en ressortir quelque chose de positif pour la Suisse.» Le président du parti, Thierry Burkart, plaide certes en faveur d’une clause de sauvegarde efficace dans l’accord avec l’UE. Au niveau national, en revanche, le PLR ne souhaite lancer le débat sur l’accord-cadre 2.0 qu’en présence du résultat des négociations du Conseil fédéral.

Entretemps, des jugements de la Cour européenne des droits de l’homme suscitent l’incompréhension. Les juges strasbourgeois ont ainsi cassé un jugement de la Suisse: un trafiquant de drogue de Bosnie-Herzégovine ne peut pas être expulsé du pays – et doit, au contraire, toucher une indemnité de l’ordre de 10 000 francs de la part des contribuables.

Faisant abstraction de telles discussions et à l’insu de la tête du parti, il y en a un qui se met déjà à broder des faits: Simon Michel, conseiller national PLR, critique inlassablement les «tendances isolationnistes» de la Suisse, encourage l’immigration et milite en faveur d’un rattachement du pays à l’UE. Il lance notamment des «cercles de discussion entre membres et amis du PLR», regroupant des intervenants qui signeraient sans réserve tout ce qui vient de Bruxelles.