22. janvier 2025

Horizon Europe: la Suisse au niveau du Maroc

La quotidien «Tages-Anzeiger» jubile en écrivant que «la Suisse peut à nouveau participer à la ligue des champions de la recherche». Economiesuisse se réjouit, quant à ellem du «retour provisoire de la Suisse». La Commission européenne aurait fait des concessions à la Suisse lors des négociations: en substance, il ressort des médias que les chercheuses et chercheurs pourraient à nouveau participer aux projets prestigieux d’Horizon Europe.

Bruxelles met la Suisse à l’épreuve

Que s’est-il passé? Le 20 décembre 2024, le Conseil fédéral a achevé les négociations sur l’accord-cadre 2.0. En contrepartie, la Suisse pourra à nouveau participer à presque tous les appels d’offres d’Horizon Europe à partir de 2025, mais seulement «à titre probatoire», sans être déjà officiellement considérée comme un pays tiers associé. La Suisse est ainsi placée au même niveau que le Maroc et la Corée, avec qui elle partage ce destin. En 2021, l’UE avait retiré à la Suisse l’accès au programme de recherche, la rétrogradant au rang de «pays tiers non associé».

L’Arménie, la Tunisie et Cie, plus européennes que la Suisse?

Pour le reste, l’UE ne craint pas les rapprochements. Il est logique qu’elle accueille une nation à la pointe de la technologie comme Israël au sein d’Horizon Europe. De même, il est compréhensible qu’elle établisse des coopérations avec le Canada et le Royaume-Uni. Mais pourquoi l’UE intègre-t-elle, parmi tant d’autres, l’Arménie, la Tunisie, la Géorgie et les îles Féroé à part entière dans le cercle des illustres associés tout en excommuniant la Suisse?

Contrairement à la Suisse, ces pays ne se situent pas au cœur de l’Europe et n’ont jamais quémandé d’accords bilatéraux avec l’UE. Aucun pays d’Europe ne dépense plus d’argent pour la recherche par habitant que la Suisse. Qui plus est, notre pays est considéré comme le champion du monde de l’innovation.

L’idéologie européenne en lieu et place de la promotion économique

Le comportement de l’UE montre surtout une chose: en lui retirant son affection et en usant de tactiques dilatoires, elle entend mettre la Suisse, nation de la formation, sous pression en touchant un point sensible. Ce ne sont pas les intérêts à long terme de la place scientifique européenne qui sont au centre des préoccupations de l’UE, mais l’idéologie de l’uniformisation des États européens sous le joug de Bruxelles.

Bon à savoir: le Liechtenstein, qui dispose tout de même d’une université, dit «non merci» à Horizon Europe.