«La Suisse est tributaire de l’UE…» C’est ce que nous racontent à la fois les médias européens et les politiciens suisses.
Les chiffres montrent toutefois le contraire. Mathias Binswanger, professeur d’économie de la Haute École d’Économie de la Haute Ecole spécialisée du nord-ouest de la Suisse, fait le calcul dans le «Nebelspalter»:
- 400 000 citoyens de l’UE gagnent leur vie en Suisse. Pour la seule année 2024, l’UE a ainsi touché 32 milliards de francs.
- La Suisse souffre régulièrement d’un déficit commercial avec l’UE: il était de 13 milliards de francs en 2024 et même de 20 milliards l’année précédente.
- La Suisse est pour l’UE la quatrième destination d’exportation après les États-Unis, le Royaume-Uni et la Chine. Les importations supplémentaires générées par le tourisme d’achat ne sont même pas prises en compte ici.
- Le bilan des prestations de services est encore plus négatif pour la Suisse: il devrait se situer entre 30 et 40 milliards de francs. Eurostat cite une somme de 67 milliards d’euros pour 2024. À la Banque nationale suisse, il n’est « plus que » de 15 milliards de francs.
M. Binswanger arrive ainsi à la somme impressionnante de 80 milliards de francs que la Suisse verse chaque année à l’UE sous forme de revenus, soit près de 10% du PIB suisse. La Suisse est donc une « source de prospérité » pour l’UE. On pourrait par conséquent également arriver à la conclusion suivante: «Personne ne profite plus de l’économie suisse que l’UE», écrit M. Binswanger.
L’avis d’autonomiesuisse: les politiciens suisses devraient faire le calcul à l’UE pour lui montrer combien elle profite de la Suisse. Si l’UE enferme la Suisse dans un carcan rigide avec les accords-cadres, elle tarira sa propre source de prospérité.