Pour la nouvelle année, le Conseil fédéral met du vieux vin dans de nouvelles outres: son projet de négociations avec l’UE du 15 décembre 2023 s’avère en effet être un «accord-cadre 2.0». Au lieu de mettre en valeur les atouts de la Suisse, le Conseil fédéral admet des concessions à l’UE sur toute la ligne. Il accepte ainsi que la Suisse soit obligée de reprendre automatiquement le droit européen, sans opting out équitable, se plie à la volonté de «juges étrangers» et soit soumise à des «clauses guillotines». Ce n’est qu’au niveau de la protection des salaires et de la réglementation relative aux frais qu’il aspire activement à des améliorations.
Dans la «NZZ am Sonntag», Paul Widmer, diplomate de longue date et représentant de la Suisse au Conseil de l’Europe, explique pourquoi la Suisse, forte de sa démocratie directe et de son fédéralisme, «n’est tout simplement pas compatible, de par son système étatique, avec les objectifs de l’UE»: «La Suisse est construite par le bas – l’UE par le haut». Par ailleurs, Paul Widmer constate deux évolutions négatives au sein de l’UE: un renoncement incontestable à la politique de marché libérale au profit d’un marché intérieur surréglementé, et une perte corrosive de démocratie dans les États individuels.
En Suisse, en revanche, la priorité est accordée depuis des générations à la liberté politique des citoyens – et non pas au pouvoir de l’État. autonomiesuisse se rallie donc à Paul Widmer: à l’avenir, il se peut que nous ayons à nouveau à nous acquitter d’un prix pour notre liberté. Les avantages de la Suisse, modèle de réussite et de liberté, dépassent de loin les modestes charges supplémentaires imposées par l’UE. Nous ne pouvons en aucun cas sacrifier les atouts de la Suisse, appréciés aux quatre coins du monde, au profit des lois de Bruxelles. Au contraire, il s’agit de parer habilement les petites piques de l’UE en faisant preuve de sang-froid.
autonomiesuisse demandera aux commissions de politique extérieure du Conseil national et du Conseil des États de compléter le mandat de négociation du Conseil fédéral par ses revendications clés. Si tel n’est pas le cas, les négociations devraient rapidement être closes. En effet, la solution globale sans la moindre ambition offre exactement son «paquet souhaité» à l’UE. Selon le résultat des négociations, nous nous préparerons en outre peut-être à une votation populaire l’année prochaine.